J’étais hier aux Paris de l’Intelligence Economique, organisés par l’ARIST, les CCI et l’Agence économique de Bretagne, dans le cadre de la Semaine de l’innovation.
L’occasion pour ces institutionnels de présenter les différents dispositifs de sensibilisation et d’encadrement à l’IE, de rappeler les résultats de l’étude sur les pratiques de veille & d’IE des entreprises bretonnes, et puis de recueillir le témoignages d’entreprises et de professionnels bretons dans ces domaines.
C’est cette dernière partie qui m’a intéressée, les profils des intervenants étant à la fois variés et complémentaires.
J’ai choisi ici d’isoler et de commenter certains de leurs propos parmi les différents sujets abordés. Morceaux choisis.
L’e-réputation ne se limite pas aux entreprises, avec Antoine Dupin, chargé de communication web à l’ESC Rennes
On y pense assez peu, mais les écoles sont aussi touchées par le phénomène e-réputation. Acadomia en est un bon exemple, et les ESC, qui font l’objet d’un classement annuel, se doivent d’avoir une image irréprochable sur le net (ou du moins de s’en rapprocher ;)
Le boulot d’Antoine consiste donc à faire en sorte que les premiers résultats s’affichant par exemple dans Google ou Flickr renvoient une image positive de son école : des propos positifs et constructifs, des photos d’étudiants studieux plutôt qu’en soirée.
Dans ce même objectif, l’ESC a mobilisé des étudiants volontaires, chargés de répondre aux commentaires laissés au sujet de leur école et de publier des contenus en ligne. Des animateurs de communauté en herbe qui agissent dans le cadre d’une charte éthique définie par l’école.
Si cette thématique vous intéresse, je vous conseille vivement de lire l’e-book sur l’identité numérique, auquel à participé Antoine Dupin (mais pas uniquement ;)
E-réputation : occuper l’espace disponible, avec Daniel Gerges, dirigeant de Weem
Il a pour sa part mis le doigt sur un point qui me parait essentiel : l’idée fausse selon laquelle une des parades pour lutter contre les déboires potentiels de l’e-réputation consiste à ne pas être présent en ligne. Pas de profil, pas vu pas pris.
Ceci dit, ne pas occuper l’espace disponible revient à le laisser à d’autres. Daniel Gerges nous a cité l’exemple d’une société qui n’avait pas vu l’intérêt de créer des profils Viadeo, LinkedIn, Facebook ou autre. Puis un directeur marketing décide de créer un profil corporate sur un des réseaux sociaux professionnel. Quelle ne fut pas sa surprise en constatant qu’il existait déjà, un ancien stagiaire ayant pris la liberté de le faire à leur place, et de renseigner les différentes informations au sujet de l’entreprise…
Prendre le web 2.0 à la légère constitue un double danger : non seulement en considérant qu’il n’est pas important de prendre la parole, mais aussi en ne gardant pas un œil ouvert sur ce qu’il se dit de vous.
Pour info, Daniel Gerges est aussi vice-président de notre Cantine numérique, qui ouvrira ses portes en septembre.
Surveiller ses concurrents pour protéger son entreprise, avec Alain L’Hostis d’Aquatiris
Alain L’Hostis a récemment été confronté à une situation difficile : démarché par un bureau d’études avec lequel il pensait travailler, il a finalement décidé de ne pas concrétiser cette collaboration. Quelques mois plus tard, il détecte la naissance d’un nouveau concurrent, via une des alertes qu’il a paramétré pour surveiller le net. Petit problème : le logo est le même (le nom est différent, mais très proche), la charte graphique du site est quasi identique.
En définitive « tout est bien qui finit bien » car Alain L’Hostis n’a pas eu besoin de recourir à la justice pour faire valoir ses droits (il avait bien déposé son nom et son logo), le « malfaiteur » ayant pris peur.
Dans le même cas de figure, le dirigeant d’Aquatiris a détecté sur internet des documents appartenant à sa société, qui avait été communiqués à l’un de ses partenaires commerciaux. Grâce à cette veille, il a pu détecter les documents mis en ligne et demander leur retrait à l’entreprise en question.
Moralité : surveillez ce qu’il se dit de vous et de votre activité ! Vous resterez constamment informés et pourrez détecter ce type de comportements en ligne, qui peuvent vous porter préjudice.
Et puis…
D’autres intervenants ont participé à cette table ronde :
- Frédéric Bazantay du Pôle Cristal, qui a témoigné de la mise en place d’une cellule de veille,
- Maître Nicolas Gransard du cabinet d’avocats Fidal, qui a apporté des précisions sur la protection des différents patrimoines d’une entreprise (physique, humain, immatériel) et sur le respect des droits d’auteur et de la propriété intellectuelle.
- Le Lieutenant Colonel Pascal Bourbon de la Gendarmerie nationale, qui nous a présenté quelques chiffres sur la sécurité. A savoir : les infractions touchant les PME bretonnes ont représenté 13,1% de la délinquance en région en 2009.
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