Bretagne Développement Innovation organisait du 20 au 24 juin sa huitième Semaine de l’innovation. L’objectif : promouvoir l’innovation bretonne et partager des retours d’expérience d’acteurs publics et privés. L’intelligence économique y avait déjà toute sa place mais depuis deux ans, un rendez-vous, les Paris de l’IE, lui est entièrement consacré.
Comme l’année précédente, trois entreprises et trois experts ont participé à cette table ronde, dont L’Œil au Carré pour l’aspect veille et web social. J’étais accompagnée de Nicolas Gransard, avocat spécialiste de la propriété intellectuelle, et de Mikaël Cabon, journaliste indépendant et animateur du blog Lobbycratie.
Côté entreprises nous avons pu entendre les témoignages de Saooti, Vegenov et Brittany Ferries.
La veille… pour innover
Ndiata Kalonji est co-fondateur de Saooti, éditeur de wikiradios. Pour cet entrepreneur, la veille est « importante en termes d’innovation » car elle a été l’un des ingrédients majeurs qui a mené à la création de ce projet de radios collaboratives.
Ndiata Kalonji explique : « on continue à faire de la veille dans le sens où un des challenges pour toutes les entreprises c’est de ne pas s’endormir sur l’innovation incrémentale » et de ne pas passer à côté d’innovations de rupture.
Pour lui, la veille reste importante même une fois l’entreprise lancée pour « être à l’écoute de ce qu’il se passe pour consolider son positionnement« .
La veille… et le partage d’informations
Juliette Clément est chargée de veille chez Vegenov, centre de ressources technologiques dédié au végétal. Dans le cadre de ses missions de conseil pour ses adhérents, le CRT a mis en place une cellule de veille, essentiellement consacrée aux problématiques scientifiques et réglementaires. Un projet de plateforme commune de partage de l’information est en cours, qui rencontre cependant des difficultés car les différents interlocuteurs sont réticents à « partager leurs sources ». C’est le fameux information = pouvoir, qui a encore la peau dure !
La veille… pour influencer
Christophe Mathieu, directeur du pôle «stratégie et commercial» de Brittany Ferries, a notamment souligné l’importance de la « veille relationnelle et informelle » en complément de la veille plus classique (presse, internet, etc.). La cellule de veille de Brittany Ferries compte aujourd’hui une vingtaine de personnes « qui ont pour mission de faire remonter l’information » collectée sur le terrain par les commerciaux ou lors de rencontres professionnelles. Pour autant, il a fallu apprendre aux différents collaborateurs à partager leurs informations, qu’ils avaient tendance à conserver secrètement.
Jean-Marc Roué, président de Brittany Ferries, a pour sa part expliqué l’importance de la veille pour collecter des informations qui, une fois analysées, serviront ensuite à alimenter la stratégie de lobbying du groupe, notamment auprès des hautes instances françaises et régionales.
En bref, j’ai beaucoup aimé les Paris de l’IE, d’une part pour son format (une table ronde où chacun témoigne de son expérience) mais aussi parce-que ces interventions se sont bien complétées : on a parlé concrètement de veille pour innover, pour influencer, pour se positionner. On a aussi parlé de protection et de lobbying, qu’on oublie assez souvent lorsqu’il s’agit de définir l’intelligence économique.
Si vous avez un peu de temps (deux bonnes heures quand même ;) vous pourrez écouter l’intégralité des Paris de l’IE sur la wikiradio de l’innovation (oui madame). Autre option, vous pourrez prochainement visionner des extraits vidéo de ce rendez-vous, j’en parlerai très certainement sur Twitter ou sur Facebook.
Et puis, n’oubliez pas de participer à l’enquête sur les pratiques de veille et d’intelligence économique des entreprises bretonnes !
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