Il se murmure dans les couloirs que Facebook avertira bientôt ses utilisateurs lorsqu’ils partageront des articles datant de plusieurs mois. En est-on arrivé à l’ère où les réseaux sociaux décident de la durée de validité de nos contenus ?
L’idée partirait d’une bonne intention : celle d’éviter la propagation de fausses informations ou de polémiques qui ne seraient plus d’actualité. Mais il est légitime de s’inquiéter. Les textes que nous écrivons avec tout notre coeur pourraient se voir apposer une sorte de DLC ou DLUO… par des algorithmes ! Avant de céder à la panique, étudions le pourquoi, et surtout le comment d’une telle mesure.
Quand Facebook fait un premier filtrage
C’est pour lutter contre la désinformation que le réseau social de Mark Zuckerberg s’est paré d’un système capable de nous avertir lors du partage d’un article de blog ou d’une page supposément obsolète. En phase de test pour l’instant, la fonctionnalité semble ne viser que les publications partagées par les médias inscrits sur Facebook en tant que « Pages d’actualité ».
Le principe est simple : lorsqu’un individu s’apprête à relayer un article publié depuis un certain temps, une pop-in (ou boîte de dialogue en VF) apparaît pour l’avertir de son ancienneté. Il a alors la possibilité d’annuler le partage, de poursuivre sans se poser davantage de questions, ou encore de cliquer sur une bulle pour obtenir plus d’informations sur le contenu.
Un premier filtrage, donc, qui laisse toutefois le choix à l’utilisateur de diffuser ou non une info pas si récente.
La durée de vie des posts sur les réseaux sociaux
En parallèle, on le sait, les contenus diffusés sur les réseaux ont une durée de vie assez limitée. Sur Twitter, par exemple, une publication reste visible environ 18 minutes. Non pas qu’elle cesse d’exister au bout de ce temps, mais vu le nombre de musclés du tweet présents sur la plateforme, elle aura tendance à se fondre rapidement dans la masse.
Sur Facebook, les premières heures sont déterminantes pour la suite de la vie du contenu publié. Ainsi, il faut compter six heures de visibilité après avoir cliqué sur le bouton bleu, et jusqu’à deux jours si vous mettez la main à la poche pour booster votre publication. Au-delà, les posts ne remontent dans le fil d’actualité que s’ils suscitent de l’interaction (likes, partages et commentaires à foison).
Enfin, sur LinkedIn, les posts sont remontés selon le succès qu’ils rencontrent. Plus les interactions sont importantes, plus votre publication sera mise en avant auprès de vos relations, puis des relations de vos relations, etc. etc.
Les stories : 24 heures pour convaincre
Quid d’Instagram ? Il s’agit d’un cas assez particulier. Non seulement, on y partage surtout des contenus visuels — accompagnés de textes qui ont toute leur importance, mais qu’on ne voit pas au premier coup d’œil. Mais en plus, le format story est très en vogue sur ce réseau social.
Ainsi, les posts Instagram ont une durée de vie de 21 heures en moyenne selon plusieurs sources. Les stories, elles, sont visibles pendant 24 heures. Puis, l’utilisateur a la possibilité de leur offrir autant de sursis qu’il le désire, en les épinglant sur son profil.
Ce format est par ailleurs de plus en plus plébiscité. Après Snapchat et Instagram, nous avons pu le voir débarquer sur Facebook, Twitter (sous l’appellation Fleets) et même YouTube et LinkedIn ! Et si se limiter à 24 heures de visibilité devenait la norme ?
Le sort des sujets de fond
Mais la tendance n’est pas la même sur les blogs et les sites d’actualité, qui publient aussi régulièrement des dossiers intemporels. Il ne faut donc pas confondre publications sur les réseaux sociaux et contenus relayés via ces derniers ! Ainsi, un post Facebook ou Instagram peut avoir une durée de vie plus ou moins limitée, mais un article, lui, devrait toujours avoir la durée de vie que l’on veut lui donner.
On en revient donc à notre casse-tête initial. Les médias sociaux peuvent-ils être les seuls décisionnaires de la validité ou non d’un sujet de fond ? La réponse est non. Mais c’est pourtant ce qui risque de se passer si Facebook et ses pairs décident de pousser le vice un peu plus loin… En généralisant cet avertissement à tous les types de contenus, qu’ils soient partagés depuis un réseau social ou un site.
De l’importance de mettre à jour ses articles
Il n’appartient alors qu’à nous, rédacteurs, d’assurer la longévité de nos écrits. Pour cela, nous n’avons pas de recette secrète, mais c’est le moment de nous rappeler les bonnes habitudes :
- Relire régulièrement les textes publiés sur nos blogs et autres sites web ;
- Mettre à jour toutes les informations qui pourraient avoir évolué — quitte à ajouter un edit en tête d’article ;
- Repartager certains sujets si le moment s’y prête.
Si ces recommandations prévalent quel que soit le contexte, elles sont d’autant plus importantes aujourd’hui. Le but : chasser le risque qu’un algorithme ne tente de dissuader les utilisateurs de relayer nos contenus… sur la seule base de leur ancienneté !
La question d’une obsolescence plus ou moins dictée par les réseaux sociaux mérite donc toute notre vigilance. Ceci dit, nous avons encore toutes les cartes en main pour repousser l’échéance au plus tard possible. Nous sommes même au taquet pour protéger nos sujets de fond et valoriser nos actualités !
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