Stanislas Desjonqueres est le dirigeant des Laboratoires Lyocentre, spécialisés dans les probiotiques à application pharmaceutique.
Il a apporté son témoignage lors du colloque Ile de Science « Pratiques collaboratives en veille : expériences intra & inter organisations » en octobre dernier.
Dans sa présentation, il affirme avoir augmenté de 10% ses prix de vente suite à la mise en place d’une cellule veille (Lyocentre compte 80 personnes, dont 15 cadres directement touchés par cette nouvelle organisation). Il ajoute : « j’aurai toujours un retour sur investissements en réduisant la marge d’incertitude » (A méditer)
Se basant sur sa propre expérience, il donne quelques conseils :
– Ne pas « mettre la charrue avant les bœufs » : il faut bien analyser ses besoins, notamment en termes d’acquisition d’outils. Il préconise une durée de 6 mois pour faire le point et s’organiser (plan de classement, s’entourer de professionnels, etc.).
Par ailleurs, en brûlant les étapes, le risque est de mal faire les choses, de décourager les collaborateurs et de perdre beaucoup de temps (par exemple en paramétrant mal les outils de collecte, ou en étant trop large dans le ciblage des besoins, et d’inonder d’informations ses collaborateurs).
– Dans cette idée, Stanislas Desjonqueres propose de commencer par palier : d’abord bien paramétrer l’outil choisi pour la recherche et la collecte d’informations, puis ajouter les autres modules par la suite (analyse, stockage, diffusion, etc.)
– Ne pas sous-estimer les frais annexes aux abonnements des logiciels. Lors de l’acquisition d’un outil « on a l’impression d’acheter une berline, mais en fait on avait le châssis ».
En d’autres termes, il est essentiel de s’assurer des fonctionnalités de l’outil choisi, de bien le comprendre et de s’assurer que celui-ci est adapté aux besoins. Car bien souvent, lors de la négociation commerciale, l’outil est polyvalent, adapté, capable de tout automatiser. Mais une fois acquis et lors du paramétrage, certaines fonctionnalités s’avèrent être payantes, certaines sources trop compliquées à intégrer, etc. (ce qui suppose par exemple l’intervention du fournisseur et donc un surcoût…)
– Se lancer sans avoir le soutien de la direction générale : cela parait évident, mais ce n’est pas toujours le cas. Certaines entreprises se lancent sans que la direction ne s’implique entièrement.
Il en va de même pour les collaborateurs : ceux-ci doivent s’approprier cette démarche et en comprendre les enjeux.
– Distinguer les compétences de collecte et d’analyse. Il est donc nécessaire qu’une personne (en interne ou un prestataire) se consacre entièrement au paramétrage d’outils, à l’identification des sources d’informations, et à la collecte. Les cadres dirigeants pourront pour leur part se consacrer à l’analyse de ces informations, et aux décisions stratégiques qui en découlent.
Vous pouvez visionner la vidéo de ce témoignage ici (20 minutes de présentation + 10 bonnes minutes de questions)
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