Lu dans Les Echos du jour :
« Aujourd’hui, vie privée et espace public s’interpénètrent jusqu’à ne former plus qu’un. D’autant que l’internaute, souvent fiché à son insu, devient aussi délibérément «ficheur» », a souligné la CNIL lors de la 30e Conférence mondiale Informatique et Libertés, organisée à Strasbourg en octobre dernier.
(…) Face aux risques de l’informatique, le législateur a prévu depuis longtemps un droit à l’oubli. (…) D’abord, les responsables de fichiers ne doivent pas conserver les données au-delà de la période nécessaire à leur traitement. (…) Les détenteurs des données disposent par ailleurs d’un droit d’accès, assorti d’un droit de rectification et de suppression sur les données erronées ou périmées.
(…) Malgré tout, l’exercice du droit à l’oubli se heurte à plusieurs obstacles. Lorsque l’internaute parvient à faire effacer ses données (…), rien ne garantit qu’avant cette démarche, le fichier contesté n’ait pas déjà commencé à essaimer sur Internet.
(…) Par ailleurs, (…) le droit américain ne reconnaît pas le droit à l’oubli, et les informations collectées par Google ou Facebook, dont le siège social est installé aux Etats-Unis, peuvent rester stockées indéfiniment. (…) Depuis avril dernier, néanmoins, des négociations sont ouvertes entre les commissaires européens à la Protection des données et le géant des moteurs de recherche. (…)
(…) « Pour restaurer l’oubli sur Internet, les sites Web devraient se doter de logiciels capables d’autoprogrammer l’effacement des données à l’expiration d’un délai légal de conservation. (…) Un premier pas a été franchi par le moteur de recherche américain Ask.com. « D’un simple click sur la fonction «ask eraser», qui s’affiche en haut du site, les internautes peuvent effacer leurs données personnelles », explique Irène Toporkoff, ancienne DG chez Ask.com France.
Source : Internautes : le droit à l’oubli aux abonnés absents, Les Echos du 07 novembre 2008.
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