Le sujet de ce billet m’a été soufflé par Regards sur le numérique, qui a consacré un dossier complet à l’anonymat en ligne. Neuf spécialistes et/ou blogueurs y ont publié leurs avis, conseils et réflexions et, ce qui m’a beaucoup plu, de façon concise.
Bref, j’ai aimé cette approche qui va à l’essentiel sans être simpliste (sur un sujet aussi complexe et sensible) qui souligne la distinction entre anonymat et pseudonymat. Mais comment choisir ? Voici quelques éléments de réponse…
Anonymat et pseudonymat, des concepts proches mais différents
On confond souvent anonymat et pseudonymat. Mis à part certains internautes, maîtres de l’invisibilité (et parfois de l’illusion) sur le web, il est difficile pour des gens comme vous et moi de rester totalement anonymes sur Internet. Cela signifierait alors ne laisser aucune trace derrière soi. Même pas une petite adresse IP à se mettre sous la dent. Rien. Nada.
Au final, comme n’est pas Anonymous qui veut, le recours au pseudonyme est l’une des options à envisager pour ne pas se dévoiler en ligne. Aussi il est possible de se créer un ou plusieurs pseudonymes et de choisir quelles informations vous laisserez filtrer.
Ne pas montrer sa véritable identité sur internet permet de s’exprimer plus librement et plus facilement. Car derrière un pseudo, on s’affranchit de sa position sociale ou hiérarchique : « peu importe qui on est, seul importe ce que l’on dit » comme l’explique Maitre Eolas dans Regards sur le numérique.
À l’ère de l’e-réputation et du personal branding (ou l’art de gérer sa personne comme une marque, un peu à la Mickael Vendetta), le pseudonyme peut s’avérer nécessaire pour cloisonner ses activités online et séparer sa vie personnelle (et ses données) de sa vie professionnelle. Dans le premier cas, on aura recours au pseudonyme lorsque dans le second, on choisira de s’exposer sous sa véritable identité.
Ceci étant dit, de plus en plus d’internautes construisent leur identité professionnelle sous pseudonyme, par choix ou simplement parce que leur métier pourrait leur poser problème (c’est le cas notamment des professions libérales, comme Maître Eolas). Certains interviennent même en public en utilisant leur pseudonyme créé en ligne, comme KheOps, que nous avons vu la semaine précédente à Cap’Com.
Devenir acteur plutôt que spectateur
En définitive, il n’y a pas de solution universelle : tout dépend de vous, de vos objectifs et in fine de votre stratégie en ligne. S’il n’y avait qu’une seule règle à appliquer, je vous conseillerai de passer du rôle d’internaute-spectateur à celui d’acteur, car nous ne sommes pas les clients, mais les produits des services et plateformes en ligne.
Sans compter que nous sommes des personnes responsables : ce que nous publions peut nous porter préjudice, mais aussi à notre entourage… d’autant plus que ces données et contenus restent (pour le moment) gravés dans le marbre.
Si j’avais quelques bons conseils à donner :
- se former et se sensibiliser aux outils du web : leurs fonctionnements sont globalement les mêmes, vos réflexes (paramètres de confidentialité notamment) aussi
- comme pour n’importe quel outil que vous utiliseriez dans la « vraie vie », lisez leur mode d’emploi
- se poser la question de l’intérêt et de la portée des contenus diffusés : ma douce maman approuverait-elle cette photo ? Est-il vraiment pertinent pour moi d’écrire sur Facebook que je suis super overbooké ? (et bien d’autres questions encore à lire sur ce guide de bonne conduite en ligne)
- ne soyez ni naïf, ni parano : le web a son lot de mythes et de vérités, et d’avantages et d’opportunités qu’on ne peut saisir qu’en étant objectif
Vous pourrez ensuite vous poser la question de votre identité en ligne et des informations que vous souhaitez rendre publiques, et donc d’opter pour le pseudonymat (parfois multiple) et/ou la mise en scène de soi (personal branding).
Le self-control est également nécessaire sur Internet : utiliser un pseudonyme ne permet pas de dépasser « les bornes des limites » du respectable. Même masqué, j’imagine que vous n’iriez pas refaire le portrait de votre voisin, quand bien même celui-là vous taperait sur les nerfs… Sur Internet, c’est la même chose : le pseudonyme n’est qu’un masque et n’autorise pas à passer outre les lois, ou tout simplement la politesse…
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