Attention, loin de nous l’idée de nous poser en premiers de la classe qui savent tout mieux que tout le monde. Moi-même, qui introduit ce billet, je vérifie régulièrement le pluriel des noms composés et pire encore, je peine parfois à écrire « au-delà » correctement.
On voit au moins deux avantages à vous proposer ce billet :
- espérer qu’il servira au moins à un lecteur, qui guérira instantanément d’une de ses pathologies orthographiques
- faire office de soupape et de vidage de sac pour que ces fautes pourtant excusables ne deviennent jamais la goutte d’eau qui fait déborder le vase (quelqu’un dans cette agence dit déjà pas mal de gros mots).
Allons-y gaiement et essayez donc de deviner qui a écrit quoi :)
En français, on écrit CONNEXION et pas CONNECTION
Et des gens très bien s’y trompent. Sur cette affaire, on tient des responsables : en première ligne, le verbe connecter mais aussi tous les copains de connexion qui sont en réalité des traîtres (inspection, injection..).
On pardonne ? L’existence du terme « french connection » peut pardonner cette faute.
Un moyen mnémotechnique ? La prochaine fois qu’on vous fera remarquer cette erreur, pincez vous le dos de la main super fort. A répéter si besoin pour un conditionnement vraiment efficace, connection = vive douleur, connection = vive douleur, connection = vive douleur…
La langue française, les Français, le français…
Les déclinaisons de nationalité, c’est :
- avec une majuscule quand on parle des personnes : les Bretons, les Américains, les Schtroumpfs
- avec une minuscule quand il s’agit de la langue : le breton, l’anglais, le klingon
- avec une minuscule quand c’est un adjectif qualificatif : le drapeau breton, le président américain, la magnifique âme bourguignonne
Un moyen mnémotechnique ? Retenez l’expression « Fier comme un Turc », et associez la fierté à la majuscule. À décliner si vous voulez, « Fier comme un Malouin » (hein, Pierre ?) ou « Fier comme un Plougasniste ».
En français, on écrit NUMÉRIQUE et pas DIGITAL
Ceux qui nous suivent sur Facebook connaissent mon combat de Don Quichotte face aux moulins du digital. Si en plus je lis le mot « digitaliser » alors là je tombe dans les pommes. Pour moi ce mot se range dans les mots à la mode à la fin des années 90 tels « cybernétique », « bogue » ou encore « surf », sûrement la faute aux Digimons.
On pardonne ? Oui, parce que quand on a tendance a traduire trop littéralement et instantanément certains articles en anglais on peut se surprendre à l’employer.
Un moyen mnémotechnique ? Pour rappel « digital » c’est : 1) en anglais tout ce qui désigne les technologies numériques et 2) en français tout ce qui est en rapport avec les doigts (« empreinte digitale », « digicode » etc.).
En français, quand on veut dire « Monsieur » en abrégé, on écrit « M. » et pas « Mr. »
Là aussi les Anglais arrivent à bien jouer de leur influence, la tendance est au « Mr. » anglo-saxon car notre culture est remplie de « Misters ». Mais non, on écrit toujours « M. Martin » quand on écrit son mail à son banquier.
On pardonne ? Là c’est déjà plus compliqué.
Un moyen mnémotechnique ? Pensez à tous ces misters connus : Mister Bean, Mister T, Mister Gooddeal. Et à côté les monsieurs plus solennels comme M. le président, M. Bricolage et M. Meuble. Notez que M. Pokora peut laisser une certaine ambiguïté dans son interprétation.
D’ailleurs il existe une discipline si peu enseignée mais plutôt utile qui s’appelle l’orthotypographie. Je pense notamment à Monsieur Kaplan ou Typo Chef qui donnent toujours quelques piqûres de rappel bienvenues.
En français, on dit « quand même » et pas « comme même »
Une simple recherche sur les réseaux sociaux suffira à vous en convaincre, cette erreur de français persiste et continue à être employée à tort. Mais d’où peut bien venir ce problème ? Dans ce cas précis, il ne convient pas de se pencher sur l’orthographe (il y a quand même un sacré nombre de lettres différentes entre ces deux mots) mais plutôt d’aller chercher du côté de la phonétique. Un petit exercice pour vous en convaincre ? Répétez « quand même » sans vous interrompre pendant 30 secondes et vous verrez que le dérapage vers « comme même » vous guette au coin du virage.
Mais ce n’est pas tout, vous n’êtes pas sans savoir que notre belle langue française est capricieuse et compte de nombreuses exceptions. Vous me voyez venir … eh bien oui, dans le mille Émile : il existe un cas où il est possible d’écrire « comme même ».
Pour vous l’expliquer, je me tourne vers les immortels :
Notons cependant que l’on peut rencontrer comme même, il ne s’agira pas alors d’une locution mais de la succession de la conjonction de subordination comme et de l’adverbe même. On dira ainsi comme même sa famille ne pouvait venir, il a reporté la cérémonie.
On pardonne ? Même si l’envie de s’arracher les cheveux un par un lorsqu’on le rencontre est présente, nous pardonnons pour la proximité phonétique qui peut induire en erreur.
Un moyen mnémotechnique ? Allons au plus simple et mémorisons tous l’unique exception que nous vous avons présentée ci-dessus. Dans tous les autres cas, on écrit « quand même », c’est comme même pas compliqué. *implosion*
Wesley a commenté :
moi-même qui introduis*
camille a commenté :
Bonjour ! Vous dites vérifiez régulièrement le pluriel des mots composés. Mais qu'en est-il des accords ? "Moi-même, qui introduit ce billet" serait mieux avec "introduis"... Allez, on dira que c'est prévu pour un autre article ;)
Merci en tout cas pour le rappel qui fait toujours du bien !
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